Pour connaître un peu plus l’histoire des six ponts de Sainte-Monique sur la page Facebook du Centre d’archives Régionales Séminaire de Nicolet, il y a même quatre photos de ponts qui jadis ont fait partis du décor.
Ce n’est pas indiqué personnellement qui a écrit l’article, mais merci à l’auteur, et les références de celui-ci se trouvent au bas de l’article.
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LES SIX PONTS DE SAINTE-MONIQUE
Les gens âgés de quarante ans et plus se souviennent sûrement du printemps 1990, alors que le pont franchissant la rivière Nicolet à Sainte-Monique est emporté par la débâcle. Cet événement occasionne de nombreux désagréments chez les citoyens dont la municipalité est subitement coupée en deux. On réalise alors l’importance que représente ce pont pour les citoyens de ce patelin de même que pour les villages environnants. Des paroissiens habitant juste en face du village doivent exécuter un long détour par Saint-Léonard ou Nicolet pour se rendre au village de Sainte-Monique. La reconstruction devient prioritaire.
Le pont qui surplombe actuellement la rivière Nicolet à Sainte-Monique est la sixième construction du genre en un peu moins d’un siècle et demi. Lors d’une séance tenue le 29 septembre 1855, le conseil municipal de Sainte-Monique entérine une résolution visant à réclamer auprès de Henry Wulff Trigge, seigneur de Nicolet, la construction d’un pont enjambant la rivière qui arrose son fief. Le 1er mai 1856, la Compagnie du pont de Sainte-Monique est reconnue officiellement par le conseil législatif, avec le seigneur Trigge agissant à titre de principal actionnaire. Le 10 mai la compagnie reçoit l’autorisation de construire : « un pont à payage sur la branche nord-est de la rivière Nicolet, vis-à-vis l’église de ladite paroisse. » L’emplacement ne fait pas l’unanimité auprès des habitants de l’Île à la Fourche et de Saint-Zéphirin qui préféreraient voir la structure érigée légèrement plus à l’est. Les frais de passage fonctionnent par abonnement annuel dont le prix est fixé à 6 deniers par famille. Ce pont en bois, dont le tablier s’élève à peine une quinzaine de pieds du niveau estival de la rivière, est emporté par la débâcle printanière en 1880. Il est aussitôt reconstruit à partir des mêmes matériaux. Cette fois, on prévoit de rehausser le niveau du tablier de six pieds. Cet ajout ne suffit pas, puisque le pont est encore une fois emporté par les glaces en 1886. On choisit alors de bâtir un pont couvert dont on relève le niveau de 22 pieds par rapport à la structure précédente. Ce dernier est emporté par les glaces en même temps que ceux de Saint-Léonard et Nicolet, lors de la terrible débâcle de 1913 : « à quatre heures de l’après-midi, le pont de Saint-Monique passait devant notre ville pour aller s’échouer quelques arpents plus bas. » Celui-ci est remplacé par un pont suspendu dont le tablier s’élève à cinquante pieds au-dessus du niveau de la rivière. Or, cette nouvelle structure soulève rapidement de vives inquiétudes. Elle s’avère trop étroite pour le trafic lourd des camions et des réparations urgentes sont décrétées par le département des transports publics, en 1922. Ces réfections occasionnent des coûts que refusent de partager les gens de Grand-Saint-Esprit qui utilisent rarement ce pont et engendrent chez-eux le désir de former leur propre municipalité. En 1946, le pont est fermé définitivement à toute circulation. Celui-ci sera vendu aux enchères en 1952. Entre temps, le cinquième pont est inauguré officiellement en novembre 1950. Construit en béton, susceptible de supporter une charge de 20 tonnes et érigé légèrement en pente, ce pont succombera à son tour lors de la débâcle du 17 mars 1990 : « Dès ce moment des citoyens se regroupent et forment le Comité de Survie. » Le ministère des Transports effectue des études préliminaires à l’été 1990 et on lance l’appel des soumissions le 4 juillet de l’année suivante. Le contrat est alors accordé à une firme de Drummondville pour la somme de 2 517 139$. Les travaux débutent le 13 août 1991 et l’ouverture officielle du pont se déroule le 9 décembre 1991 en présence du ministre des transports, du député provincial Maurice Richard de même que plusieurs citoyens et citoyennes. Trente ans se seront bientôt écoulés depuis l’érection de ce sixième pont qui, espérons-le, continuera de relier encore longtemps les deux rives de la rivière Nicolet à la hauteur de Saint-Monique.
Références : Fonds Seigneurie de Nicolet, F001/A10/5
Sainte-Monique de Nicolet 1842-1992, une paroisse agricole de tradition française, Maurice Milot, éditions la Fabrique de Sainte-Monique-de-Nicolet, 1992
Photo : Chute du pont de Sainte-Monique, 17 mars 1990, photo Jean Brassard F085-P6754 Fonds Séminaire de Nicolet
Le pont de Sainte-Monique emporté par la débâcle en 1913 F085-P10410, Fonds Séminaire de Nicolet
Sainte-Monique, le pont couvert vers 1900 F085-P5308, Fonds Séminaire de Nicolet
Sainte-Monique, le pont Milot vers 1920 F494-E32 Fonds Fabrique Sainte Monique



